• J'étais un rat de bibliothèque. C'était l'une des rares sorties du cratère familial autorisée.
    C'est pourquoi j'y étais régulièrement, pour échapper aux cris, aux giffles reflexe, et aux humiliations.

    Premiers émois. J'ai rencontré un garçon. J'ai 14 ans et je n'ai encore pas eu de flirt.
    Je l'ai rencontré à la sortie du collège. Chaque soir je suis pressée, je dois être très ponctuelle, et la moindre minute de retard est synonyme de conflit. Je ne reste jamais pour bavarder avec les copines. Je monte mon vélo et je pedale, vite, très vite, pour rentrer et échapper à la bête.
    Cette rencontre a lieu dans mon empressement. Roue bloquée, cascade à vélo, nez le premier par terre, roue et fouche pliées. Il est certain que je n'arriverai jamais à l'heure. Je suis forcée de porter cette carcasse de métal pour avancer, puisqu'elle se peut plus avancer. La rencontre : il s'arrête, prend pitié, et me propose de porter mon vélo et de me raccompagner. Son prénom commence par S.
    S a 17 ans, et est apprenti serveur. Il me raconte quelques petites choses sur lui qui me permettront par la suite de le trouver aisement.

    J'en reviens donc à cette histoire de bibliothèque. J'ai trouvé l'alibi idéal pour retrouver mon chevalier S.
    Ce samedi là, je prends mes livres, et je dis à ma mère que je vais à la bibliothèque. Sauf que je me poste non loin du restaurant où S. est apprenti. Et j'attends. J'attends des heures pour revoir ce charmant jeune homme, courtois et bien élevé. J'attends tellement de le revoir que j'en oublie l'heure. Je suis en retard et je l'ignore.
    Conséquences : ma mère appelle la bibliothèque. J'y suis connue car résidente de ces lieux. Réponse évidente : je n'y suis pas.
    De mon côté me lassant de ne voir aucun S. arriver, je rentre avec mon nouveau vélo.

    On m'attend. Fermement. C'est samedi, donc la famille bidochon est là : amant de ma mère, sa femme, mais comme si ce public n'avait pas suffi, les parents de l'amant sont là aussi...

    Me voici. ce qui m'attends dépasse tout ce que j'avais pu imaginer.

    Je fais mon entrée, tête baissée comme un chien qui a fait des bêtises. J'attends de recevoir, je suis prête à prendre ma correction.

    Tout le monde est là. Tout le monde me scrute.

    Je pensais que ce debriefing aurait lieu dans la chambre de la bête, ou dans la mienne. Non !

    Elle se jète sur moi devant cette assemblée immobile. J'ai même presque l'impression qu'ils prennent plaisir au spectacle.

    Son outil du jour : bretelles avec boutons metalliques. Ou as-t-elle trouvé ça ? Papa a du bricoler et laisser trainer ce fouet d'un nouveau genre. Quel con ! Tout le monde sait ici qu'elle utilise ce qui lui vient sous la main.

    Elle s'acharne, je crie de douleur tellement les boutons me font souffrir, j'ai l'impression de subir une lapidation. Encore une fois ma peau me brûle, mes articulations me font souffrir, j'ai la sensation que mes os vont finir par se briser.

    La douleur physique ce jour là m'a fait moins mal que l'absence de réponse à ma détresse. Ils étaient au moins 7 cette à assister à la scène. Personne n'a bougé, ils ont apprécié ce spectacle, pas un bruit venant d'eux, pas une réaction d'indignation, rien. J'ai croisé quelques uns de leurs regards : vides, sans pitié, sans compassion, pas un clignement d'oeil pour apaiser ma douleur.

    Un cauchemar. Pourquoi n'ont-ils pas bougé ? Peur que la bête se jète sur eux, ou le spectacle fut-il un vrai délice ?

     


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  • De l'age de 6 ans jusqu'environ 14/15 ans j'ai souffert d'énuresie. Pour les neophytes, cette pathologie provoque des fuites nocturnes récurrentes.

    Dans les premiers temps, mes parents s'imaginaient que ça passerait. Mais les mois les années passant, ce ne fut pas le cas.

    Mon quotidien était aussi rythmé par ce réveil dans des draps froids, humides, et moi détrempée, toute puante, toute collante.Ces désagrément furent encore une raison de plus pour ma mère de s'acharner sur moi.

    Pourquoi t'imagines-tu que je me souille pour te pourrir la vie.

    Ce furent bien évidemement dans les premiers temps des beuglements, des hurlements. Mais ses sanctions se sont vite renforcées.
    La bête a mis au point une méthode très efficace pour m'humilier encore, une fois de plus, parmi tant d'autres.
    Voila comment je me suis retrouvée dans la baignoire, plongée dans l'eau chaude avec mes draps trempés d'urine.
    Concrètement je baignais dans mon urine. Ma tâche était alors de laver les draps, avec moi dans l'eau.

    La suite, enfin un peu d'inquiétude, qui conduit ma mère à m'emmener chez le medecin. Ces deux collabos m'ont mise sous antidépresseurs à l'age de 12 ans. J'étais de nature très docile, alors pourquoi faire de moi une chose molle, sans vie et complètement droguée. Résultat : shootée et trempée.

    Persistance. Ma mère décide de m'envoyer chez un psy pour enfants. Quelle merveilleuse idée ! J'ai le souvenir d'avoir passé quelques heures muette à regarder cette psy me regarder avec autant de conversation que moi. résultat pas très probant. Un peu d'affection et de compréhension auraient été les meilleurs remèdes pour palier ce probleme.

    Avec du recul, je réalise aujourd'hui que l'énuresie était très étroitement liée à ma condition de vie. L'expression de mes angoisses. Un peu comme ces gens qui à cause d'une peur bleue s'oublient sur l'instant. J'avais peur.. en permanence...

    Les méthodes douces n'étant a priori pas des plus efficaces, elle est passé au satde supérieur : les humiliations publiques.
    Il était deja assez difficile pour moi de me priver de dormir chez les petites copines pour ne pas avoir l'étiquette de pisseuse.
    Voila, chaque réunion de famille, entre amis, etc, furent toutes des occasions pour préciser que je pissais au lit. J'étais devenue la fille crade.
    Chaque écart était l'occasion de me rappeler ma pathologie, me faire remarquer que ne pouvais avoir aucune fierté pour cette raison.

    Le dernier épisode très marquant de cette énuresie fut mon passage chez le radiologue. Dernier essai pour trouver une solution au probleme : l'échographie pour vérifier qu'aucune malformation ne soit la cause.
    J'ai environ 14 ans, synonyme de puberté, pudeur, dysharmonie avec soi, bref.
    J'arrive au service de radiologie la vessie gonflée a bloc pour la circonstance. Je m'installe pour recevoir les ultrasons, et me laisse palper par la sonde.
    Visionnage de l'écran, assez peu parlant pour ce qui me concerne.
    Intervention de qualité de ma mère inculte, qui a une fois de plus brillé par sa bêtise. Regardant l'écran, elle jette au radiologue : "on dirait la forme d'un foetus".

    La honte. J'ai 14 ans !! Merde ! Mais ferme ta gueule !! Voila ce que j'ai pensé sur l'instant. Je pense avoir même eu envie de lui serrer le cou jusqu'a obtenir une teinte bleuté sur son visage et des éclatements de vaisseaux sanguins !
    Au radiologue de dire, d'un air atteré et sidéré : "Non Madame, c'est son ovaire gauche !"

    Prends ça dans les dents ! Bouffonne, encore une occasion de te taire et de cacher cette incroyable bêtise!


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  • Affligeant !
    Je possédais un repaire secret dans la maison : le grenier.
    J'étais la seule à pouvoir passer entre les poutres pour y entrer. Il y avait bien une entrée principale par le toit, mais elle ne servait que deux ou trois fois par an.
    j'avais donc aménagé mon espace : de vieux fauteuils, une vieille table et du tissu pour recouvrir la table. Un petit salon pour avoir la paix...

    Un jour, j'ai surpris une conversation car je pouvais entendre ce qui se disait au salon.

    Ma mère bavardait avec la femme du pote de mon père (cf. texte l'amant de ma mère, dans la rubrique les protagonistes).

    Cette conversation, c'est ma mère qui la menait, bien que son QI ne dépasse pas le 50, cette pauvre femme devait avoisinner le 10...
    Bref, nécessaire pour comprendre que ma mère se soit permis de lui demander ce qu'elle penserait si ma mère et son mari avaient une relation.
    Qu'avait-elle à repondre ??!
    Cette conne a répondu que ça ne la dérangerait pas !
    Cette andouille a donné son consentement pour que son époux et ma mère puisse vivre sereinement leur relation !

    A vomir. Mes doutes sont confirmés.

    La suite : cette pauvre femme a tellement été manipulée, qu'ils ont réussi à la placer en hopital psychiatrique. Il l'ont fait disparaitre...
    Qu'allait devenir mon père aussi ? Qu'allaient-ils donc trouver pour éliminer le dernier élément vraiment gênant ?

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  • Les petites sauteries entre amis etaient monnaie courante chez mes parents. Bouffe du samedi soir, musique, alcool...
    Ce soir la, j'avais 10 ans au plus.
    Quelle occasion je ne me souviens plus.
    Mais du haut de mes 10 ans, je savais que quelque chose se tramait entre ce pauvre type et ma mere.
    Je le ressentais du fond de moi meme. Je les voyais faire la danse du paon !
    Pathetique ! Et mon pere dans tout ca ?

    L'heure de dormir, on couche les gosses.
    Impossible de dormir. Je sais qu'il se passe quelque chose ! Je le sens.

    Il est 3h00 passees. Je me releve pour m'en assurer.

    J'arrive dans le salon. Il étaient la tous les deux dans le coin de la fenetre.
    Lui chemise ouverte, pas eu le temps de voir ce qu'ils faisaient, mais leur reaction a suffit !

    Surpris, maladroits, bafouillant...

    J'ai pretendu un mal de tete. A mon grand etonnement ma mere s'est jetee sur les aspirines. Comme si un antalgique allait me faire oublier ! Ce soir la, j'ai compris. Malgre mon age, j'ai compris que ma mere couchait avec un autre homme.
    La nausee m'a envahie, je la ressens toujours aujourd'hui, car la suite de leur histoire est a vomir !





















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  • Mon frère était un garçon terrible. Notre cas n'était pas suffisemment grave, que lui empirait le sien.
    Quelle idée voler de l'argent à notre mère. Pas pour le principe, tous les gosses le font!
    Mais nous savons que si nous nous éloignons de cette ligne de conduite, nous allons prendre.

    Elle s'en rend compte. Quelle con ! Il a vollé carrément un billet de 50 francs, c'est de l'inconscience, c'est jouer avec sa vie. Il aurait été au bird d'un ravin en équilibre sur un pied que sa situation n'aurait pas été plus dangereuse !

    Il est le petit garçon, mais il a vraiment déconné.

    Elle arrive, elle est en colère, la vitesse du son... nous savons déjà que la bête est furieuse !

    Le tison. Elle a pris le tison ! Elle va le tuer cette fois !
    Comment allait elle s'en servir ? L'empaller, le frapper à la tête, lui briser les tibias ?

    La terreur s'empare de nous, chaque fois.

    L'epaule. Ouf (oui ouf, car elle aurait pu faire pire).
    Les bras. Il est solide, il va résister.
    Mais cette vision me rend dingue.
    Je ne peux pas garder le silence et observer sans ne rien faire ?!

    Elle continue. Ironie de la situation : le tison a cédé avant le garçon !!
    Presque risible ! Le bourreau a abimé son arme !

    Solution de secours : le martinet. Mais pas les lanières : le manche, c'est bien plus drôle ainsi !

    J'interviens : "non, maman, arrête !"

    Scotchée ! La bête est scotchée ! Elle a entendu un bruit !
    Elle se retourne, et par la meme, retourne le sens de son arme. Malgré tout, je suis une petite fille, un manche de bois pourrait me tuer !

    Et vlan, j'ai droit à la rafale. Je sens les lanières de cuir sur mes jambes, elle me chauffent, elles me donnent l'impression d'une multitude d'aiguilles qui viennent se planter dans ma chair.

    Le regard de mon frère, compréhensif, et l'air de dire pourquoi tu as parlé, j'assurais...

    Pourquoi j'ai parlé ? Oui, c'est vrai, il a raison, désormais, je me taierai !




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