• Chaque année, il m'emmenait.
    Nous partions l'après midi entier, tous les deux, rien que tous les deux sans elle.
    Je montais sur la petite estrade et me laissais aller à rêver devant toutes ces poupées et peluches animées.
    Il m'attendait.
    J'ignore combien de temps je passais devant chaque vitrine, mais je me souviens que nous ne revenions que pour le dîner.

    Aujourd'hui.
    Même odeur de marrons chauds, même ambiance fraîche et légère malgré le froid, mêmes lumières de cristal.
    Sauf qu'hier les estrades me semblaient bien plus petites, la musique paraissait angoissante,  aujourd'hui mes rêves ont disparu, le sourire avec.

    Tout cela me paraît tellement sortir de mon imagination.

     


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  • Ce petit surnom me vient de ma prof de cathé...
    Aujourd'hui, et depuis longtemps, je suis athée, car dégoutée, désabusée, résignée...
    Mais Mme Henry m'a offert quelques heures de bonheur.
    Deja petite, je ne me faisais aucune illusion sur la realité des choses, sur ma réalité.
    Dans ma réalité, il était inconcevable qu'une puissance puisse être à l'origine de tout ça...
    Mme Henry n'a donc jamais insisté. Est-ce cela être chrétien ? Pardonner même ceux qui ne croient pas ?
    Toujours est-il qu'elle n'a jamais insisté m'enseigner la bible, les grands precepts, je ne sais pas comment on appelle ça exactement...

    Aller au cathé chez elle était une vraie récréation.
    Elle tentait quand même de me faire passer quelques messages, qui me paraissent aujourd'hui plus moraux que religieux...
    Et elle me demandait d'illustrer certaines notions : la famille, le respect d'autrui, le bonheur..
    Et je dessinais, pendant toutes les séances de cathé !
    Régulièrement, selon les occasions, j'avais droit à un petit gouter : les oeufs à paques, les crepes a la chandleur, les petits pains au chocholat préparés maison...
    Et surtout, je pouvais parler. Et elle m'écoutait. Me rassurait, et me rasserenait.
    Mme Henry. Je ne sais pas si elle est toujours en vie. Mais elle me laisse un souvenir imperissable. Merci Mme Henry pour ces quelques bouffées d'oxygène !

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  • Ma mère n'a pas toujours été ce qu'elle est aujourd'hui.
    Du moins, je ne la percevais pas comme cette vieille bonne femme aigrie et détestable.
    Je suis la dernière née.
    Toute petite, j'avoue que j'ai été choyée.
    J'étais le bijou de la famille, la fierté de mes parents, la première de la classe, la petite fille modèle...(jusqu'a l'exil en province, j'y reviendrai)
    Mon bon souvenir : mes bulletins.
    J'en étais fière, très fière.
    Je rapportais chaque trimestre le bulletin où figurait mon rang : 1ère !
    Cela me valait à l'époque un gros billet de 50 francs de la part de mes parents, et autant de la part de ma grand-mère. A l'occasion j'avais même un cadeau en plus, une poupée, une robe...
    La contrepartie : la jalousie de mes frères et soeurs.


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