• Mes images défilent encore, toujours à un rythme plus ou moins rapide, saccadé, lent, ralenti.

    Mon père. Je t'imagine. Je te sens, contre moi, ma tête dans tes mains, tes lèvres sur mon front me signifiant ta fierté et l'admiration que tu as aujourd'hui pour cette si petite chose qui a finalement traversé des déserts et survécu à toutes ses tempêtes.

    Personne. La sensation qui me traverse n'est qu'hypothèse.

    J'avance nue face à ces foules, sans protection, sans assurance, dans l'ignorance d'appartenir à quelque chose.

    "Va, tu ne risques rien, je t'assure, lance-toi, je suis juste là, à côté".

    Mais personne. 360° sur moi même, mais personne. Jamais. Je tourne, pivote, personne.

    Ma confiance dans l'homme n'a d'égal que ta présence dans ma vie.  


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  • J'ai pris le métro hier soir, ligne 6. Aérienne, elle permet de voir le "paysage".
    Elle permet surtout d'avoir pleine vue sur le bureau de mon père.
    J'ai observé le bâtiment couleur brique. J'ai visualisé les fois où je suis venue ici pour voir mon père à l'occasion, ou pour déjeuner avec lui.
    Rien. J'ai réalisé que cette fois, tout était réellement terminé.
    J'ai réalisé que j'ai eu une pensée pour cet homme, ni émue, ni enragée. Un pensée malgré moi, qui se rapproche plus de l'indifférence. Je ne parviens plus aujourd'hui à éprouver de l'aigreur, de l'amertume.
    Tout ce qu'il me reste c'est une sorte de désillusion.
    Je suis presque lavée de toutes ces années. Certaines tâches restent, incrustées, mais je suis propre.

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  • Ca me rattrape, toujours, quand je m'y attends le moins.

    Alors que j'ai fait le grand ménage dans ma vie, je suis à un moment ou à un autre, confrontée au même problème.

    Voici le contexte. Je vois régulièrement, non fréquemment, un homme. Au début, j'ai vaguement expliqué qui j'étais sans rentrer dans les détails et en dédramatisant la situation. Une chance, il ne s'est jamais vraiment intéressé à moi donc le problème concernant mon passé n'en était pas vraiment un. Un relation longue, certes, mais sans réel intérêt vraissemblavblement, donc les questions ne fusent pas, et je n'ai pas besoin de lui présenter ma famille vu le contexte précaire de notre liaison..

    Le problème aujourd'hui, à la veille de mes 28 ans, c'est que je sais que je ne pourrai pas éternellement fuir le problème. Je ne pourrai pas cacher éternellement les raisons de mon comportement.

    J'ai rencontré un homme. Rien de concret. Mais son intérêt pour moi me fait peur. Il commence à me demander pourquoi je me comporte comme une prison, barricadée, cernée de verrous. Que lui répondre? Pour le moment, je parviens à eluder la question. Mais son intérêt m'effraie tellement que j'ai fait marche arrière. Je refuse totalement d'être jugée sur ce passé. Je suis quelqu'un d'autre, je suis seule, je me suis faite seule. Pourquoi les gens veulent toujours connaitre vos origines ? Pour l'instant, j'ai prétendu que je n'avais plus mes parents. Ce n'est pas un mensonge, je n'ai pas dit qu'ils étaient morts... Et effectivement, mes parents ne font plus partie de ma vie.

    Je reviendrai ces prochains jours, cette esplanade de confidences sans oreilles m'apaisera.


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  • Avant toute chose, je tiens à expliquer pourquoi cette absence prolongée.

    Je suis toujours là, mais je suis partie de Paris en septembre, et sachant que je revenais en juin, je n'ai pas pris la peine de faire installer internet..

    Bref.

    Ces quelques mois loin de Paris ne m'ont pas réellement permis d'avancer dans ma réflexion.

    Il y a quelques semaines, je suis allée la bas voir ma grand mère, et j'en ai profité pour visiter mes frère et soeur.

    J'ai tenu un discours très tranché, très choquant pour les personnes qui étaient face à moi. Mon frère. je crains de lui avoir fait beaucoup de peine.

    Aujourd'hui, je considère que lui et moi n'avaons plus rien en commun. Je l'ai vu évoluer, si on peut appeler ça ainsi, et je constate que finalement, je suis peut être la seule qui a réussi à s'affranchir. Il vit toujours au dépend de nos parent, c'est signe qu'il n'est toujours pas sorti de cette dépendance perverse.

    Je suis donc chez lui. Il a grossi. Je suis choquée, il a vraiment grossi. Il ressemble à sa mère maintenant!

    Je ne sais plus vraiment comment j'en suis arrivée à tenir de tels propos, mais j'en viens à lui dire que je reniais ma famille, qu'il fallait regarder les choses en face, il est maintenant inconcevable que j'aie pu sortir d'une chose pareil il y a 27 ans. Je n'ai rien à voir avec eux, avec cette médiocrité permanente.

    Il y a quelques jours, j'applle ma soeur. je l'informe que lors de ma visite chez mon frère, j'étais finalement partie plus tôt que prévu. Elle me répond qu'il s'était confié sur ma visite et que sa crainte, c'est que je finisse par prendre le large, et ne plus donner signe de vie à quiconque.

    Effectivement, c'est exactement ce que je suis en train de faire. Cela m'a d'ailleurs valu un appel pour le moins étrange.

    Je suis restée quelques semaines sans donner de nouvelles ni à ma soeur, ni à mon père, ni à ma grand-mère. A personne.

    Un vendredi soir, mon telephone sonne. "Papa" s'affiche. Il est très tard, et je crains que cet appel ne m'annonce une mauvaise nouvelle au sujet de ma grand-mère.

    Non. C'est ma mère qui parle. Effroyable cette voix. Et là, elle me dit "tu devrais penser à donner des nouvelles à ta soeur et à ton père". Là je lui réponds que je n'ai pas besoin d'elle pour savoir ce que j'avais à faire, et que j'avais d'ailleurs appelé ma soeur dans la journée. Ensuite, elle me passe mon père. Il était saoul, me demande si je prépare bien mes examens, alors qu'il sont deja finis depuis longtemps... Misérable, je trouve ça pathétique. Je passe sur les détails de la conversation, mais je réalise soudain que pour en arriver à m'appeler, finalement, je vis mieux la situation qu'eux...

    Post court, mais la suite viendra dans le courant de juin.

     


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  • Voilà un texte que je vais ajouter en attendant d'avoir le temps de vous inonder avec les tableaux suivants.

    J'étais chez moi il y a environ deux semaines. Repas terminé, pas une poussière sur le sol, rien à faire. Je me sentais épuisée, et il fallait pourtant que je trouve quelque chose à faire ! Je suis de ces personnes toujours en mouvement, soit pour évacuer le stress, soit pour ne pas permettre à mon esprit d'aller là où je ne souhaite pas qu'il aille : dans des pensées négatives.
    Bref, je suis inactive. Et cette idée de non productivité me rend, personnellement, furieuse. Je ne supporte pas de ne rien faire. Pourtant je dois me reposer, mon organisme le réclame.

    Et là, je capitule. Je m'abandonne doucement à cette immobilité, toute semblable à celle de mon divan..

    Effet prévisible : le glissade vers les enfers. Mais celle ci a de particulier qu'elle m'a permis de comprendre un peu mieux ce besoin quasi inepuisable d'etre en mouvement.

    L'image : ma mère. Elle est assise sur ce fauteuil. C'est un fauteuil de bureau qu'elle a adopté pour le salon. Celui là est trèès large, et lui permet d'imposer toute sa largeur sur une base agreablement capitonnée. Un siege ordinaire n'aurait plus été visible tant ses fesses et ses cuisses auraient recouvert les bords de ses excès adipeux, par conséquent bien moins confortable pour ne rien faire..

    Elle est donc là, sur cet horrible fauteuil, recouvert d'une housse couleur moutarde. Je ne parviens pas à me souvenir s'il s'agit de sa couleur d'origine, ou si cette teinte provient de la crasse qui s'est déposée dessus durant toutes ces années.
    Toujours présente, au même endroit. Un peu comme les bureaux de la poste : de 10h à 18h. Elle ne bouge pas. Enfin, si elle se deplace parfois pour aller satisfaire un besoin naturel.
    Elle ne quitte pas sa télévision, ni son telephone. ET ENCORE MOINS SA BIERE.
    La scene recurrente à mon retour du lycee : ma mère, atablée, telephone dans une mains biere dans l'autre et cigarette dans le cendrier, tele allumée.
    Je l'ai quittée dans la meme position ce midi. N'aurait-elle pas bougé ?
    Elle ne fait rien. Cette affirmation est simple à démontrer : pas d'emploi, malgré cela les vitres sont sales, des amas de poils gisent sur le carrelage maculé de traces de boues déposées par le chien. Sans parler de la nappe en toile cirée qui recouvre la table. Elle est dégueulasse. Je ne comprends pas, pourtant, je fais tout ça chaque samedi. Je nettoie tout chaque samedi, pour me permettre ainsi qu'a mon père de bénéficier d'un environnement plus sain. C'est illusoire. Laissez lui votre maison, vous ne la reconnaitrez plus.
    La grande question c'est : a t-elle au moins pris la peine de se laver ? Si on en croit l'odeur qu'elle porte sur elle, à l'instar de ses vêtement tâchés, j'avoue qu'on peut éprouver quelques doutes quant à son hygiène...
    Méchanceté, saleté, vice... Maman, comment veux tu que je t'aime ?

    Hum hum, je m'égare.
    Cette image m'est donc revenue. Image de cette mère oisive. J'ai soudain réalisé à quel point j'attachais de l'importance à faire quelque chose. Je n'accepte pas de rien faire, au risque de m'identifier à cette mère immobile et inculte.

    Aujourd'hui, je vais devoir apprendre à me poser sans culpabiliser.
    La difficulté est d'apprendre à faire les choses indépendemment de ce que peut faire ma mère.
    Je dois intégrer que je suis un individu à part entière et que je me définis aujourd'hui par la personne que je suis et non par les personnes qui m'ont faite. Je ne veux absolument qu'on fasse le moindre rapprochement avec cette femme pour me qualifier.
    Jusqu'a maintenant, je faisais tout pour ne pas lui ressembler, hyperactivité, périodes d'anorexie, voire abstinence sexuelle.

    Un pas de plus. Discerner ce que je rejète le plus, trouver son origine, et tenter d'y remédier.

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