• De l'age de 6 ans jusqu'environ 14/15 ans j'ai souffert d'énuresie. Pour les neophytes, cette pathologie provoque des fuites nocturnes récurrentes.

    Dans les premiers temps, mes parents s'imaginaient que ça passerait. Mais les mois les années passant, ce ne fut pas le cas.

    Mon quotidien était aussi rythmé par ce réveil dans des draps froids, humides, et moi détrempée, toute puante, toute collante.Ces désagrément furent encore une raison de plus pour ma mère de s'acharner sur moi.

    Pourquoi t'imagines-tu que je me souille pour te pourrir la vie.

    Ce furent bien évidemement dans les premiers temps des beuglements, des hurlements. Mais ses sanctions se sont vite renforcées.
    La bête a mis au point une méthode très efficace pour m'humilier encore, une fois de plus, parmi tant d'autres.
    Voila comment je me suis retrouvée dans la baignoire, plongée dans l'eau chaude avec mes draps trempés d'urine.
    Concrètement je baignais dans mon urine. Ma tâche était alors de laver les draps, avec moi dans l'eau.

    La suite, enfin un peu d'inquiétude, qui conduit ma mère à m'emmener chez le medecin. Ces deux collabos m'ont mise sous antidépresseurs à l'age de 12 ans. J'étais de nature très docile, alors pourquoi faire de moi une chose molle, sans vie et complètement droguée. Résultat : shootée et trempée.

    Persistance. Ma mère décide de m'envoyer chez un psy pour enfants. Quelle merveilleuse idée ! J'ai le souvenir d'avoir passé quelques heures muette à regarder cette psy me regarder avec autant de conversation que moi. résultat pas très probant. Un peu d'affection et de compréhension auraient été les meilleurs remèdes pour palier ce probleme.

    Avec du recul, je réalise aujourd'hui que l'énuresie était très étroitement liée à ma condition de vie. L'expression de mes angoisses. Un peu comme ces gens qui à cause d'une peur bleue s'oublient sur l'instant. J'avais peur.. en permanence...

    Les méthodes douces n'étant a priori pas des plus efficaces, elle est passé au satde supérieur : les humiliations publiques.
    Il était deja assez difficile pour moi de me priver de dormir chez les petites copines pour ne pas avoir l'étiquette de pisseuse.
    Voila, chaque réunion de famille, entre amis, etc, furent toutes des occasions pour préciser que je pissais au lit. J'étais devenue la fille crade.
    Chaque écart était l'occasion de me rappeler ma pathologie, me faire remarquer que ne pouvais avoir aucune fierté pour cette raison.

    Le dernier épisode très marquant de cette énuresie fut mon passage chez le radiologue. Dernier essai pour trouver une solution au probleme : l'échographie pour vérifier qu'aucune malformation ne soit la cause.
    J'ai environ 14 ans, synonyme de puberté, pudeur, dysharmonie avec soi, bref.
    J'arrive au service de radiologie la vessie gonflée a bloc pour la circonstance. Je m'installe pour recevoir les ultrasons, et me laisse palper par la sonde.
    Visionnage de l'écran, assez peu parlant pour ce qui me concerne.
    Intervention de qualité de ma mère inculte, qui a une fois de plus brillé par sa bêtise. Regardant l'écran, elle jette au radiologue : "on dirait la forme d'un foetus".

    La honte. J'ai 14 ans !! Merde ! Mais ferme ta gueule !! Voila ce que j'ai pensé sur l'instant. Je pense avoir même eu envie de lui serrer le cou jusqu'a obtenir une teinte bleuté sur son visage et des éclatements de vaisseaux sanguins !
    Au radiologue de dire, d'un air atteré et sidéré : "Non Madame, c'est son ovaire gauche !"

    Prends ça dans les dents ! Bouffonne, encore une occasion de te taire et de cacher cette incroyable bêtise!


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  • J'ai eu ma soeur au téléphone.

    Mon père est malade. Son état n'est pas terrible, et il perd ses dents une à une.

    Je pense sincèrement qu'il paie sa bêtise.

    Qu'il arrête de boire, ça ne lui rendra ni ses dents ni son temps, mais ca pourra peut être repousser l'échéance...


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  • Ce petit surnom me vient de ma prof de cathé...
    Aujourd'hui, et depuis longtemps, je suis athée, car dégoutée, désabusée, résignée...
    Mais Mme Henry m'a offert quelques heures de bonheur.
    Deja petite, je ne me faisais aucune illusion sur la realité des choses, sur ma réalité.
    Dans ma réalité, il était inconcevable qu'une puissance puisse être à l'origine de tout ça...
    Mme Henry n'a donc jamais insisté. Est-ce cela être chrétien ? Pardonner même ceux qui ne croient pas ?
    Toujours est-il qu'elle n'a jamais insisté m'enseigner la bible, les grands precepts, je ne sais pas comment on appelle ça exactement...

    Aller au cathé chez elle était une vraie récréation.
    Elle tentait quand même de me faire passer quelques messages, qui me paraissent aujourd'hui plus moraux que religieux...
    Et elle me demandait d'illustrer certaines notions : la famille, le respect d'autrui, le bonheur..
    Et je dessinais, pendant toutes les séances de cathé !
    Régulièrement, selon les occasions, j'avais droit à un petit gouter : les oeufs à paques, les crepes a la chandleur, les petits pains au chocholat préparés maison...
    Et surtout, je pouvais parler. Et elle m'écoutait. Me rassurait, et me rasserenait.
    Mme Henry. Je ne sais pas si elle est toujours en vie. Mais elle me laisse un souvenir imperissable. Merci Mme Henry pour ces quelques bouffées d'oxygène !

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  • Affligeant !
    Je possédais un repaire secret dans la maison : le grenier.
    J'étais la seule à pouvoir passer entre les poutres pour y entrer. Il y avait bien une entrée principale par le toit, mais elle ne servait que deux ou trois fois par an.
    j'avais donc aménagé mon espace : de vieux fauteuils, une vieille table et du tissu pour recouvrir la table. Un petit salon pour avoir la paix...

    Un jour, j'ai surpris une conversation car je pouvais entendre ce qui se disait au salon.

    Ma mère bavardait avec la femme du pote de mon père (cf. texte l'amant de ma mère, dans la rubrique les protagonistes).

    Cette conversation, c'est ma mère qui la menait, bien que son QI ne dépasse pas le 50, cette pauvre femme devait avoisinner le 10...
    Bref, nécessaire pour comprendre que ma mère se soit permis de lui demander ce qu'elle penserait si ma mère et son mari avaient une relation.
    Qu'avait-elle à repondre ??!
    Cette conne a répondu que ça ne la dérangerait pas !
    Cette andouille a donné son consentement pour que son époux et ma mère puisse vivre sereinement leur relation !

    A vomir. Mes doutes sont confirmés.

    La suite : cette pauvre femme a tellement été manipulée, qu'ils ont réussi à la placer en hopital psychiatrique. Il l'ont fait disparaitre...
    Qu'allait devenir mon père aussi ? Qu'allaient-ils donc trouver pour éliminer le dernier élément vraiment gênant ?

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  • J'ai eu mes examens. J'ai cru bon d'en informer mon père. Il était occupé.
    Il me rappelle. Il me felicite. Rien de plus.
    Je l'aurais annoncé à ma concierge, je pense qu'elle aurait exprimé plus de joie...



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